Zones exemptes de la maladie du jaunissement mortel du cocotier

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Date de début 
01/07/2009
Date de fin 
31/07/2011

Zones exemptes de la maladie du jaunissement mortel du cocotier

L'objectif de ce projet était d'établir des zones exemptes de la maladie du jaunissement mortel du cocotier (CLYD PFA) dans le sud du Mozambique et de déterminer les mesures phytosanitaires nécessaires pour déclarer la région en tant que CLYD PFA.

Contexte 
La noix de coco est l'une des principales cultures au Mozambique et a une influence directe sur la sécurité alimentaire pour 14 à 30% des familles rurales vivant dans les zones côtières. Environ 62 000 tonnes de coprah produites chaque année sont exportées ou utilisées localement pour la production d'huile et pour la consommation locale. Environ 50% de la production totale de noix de coco est consommée localement, ce qui contribue de manière significative à la nutrition et aux revenus en milieu rural.

L'industrie de la noix de coco du Mozambique était menacée par la maladie du jaunissement mortel du cocotier (CLYD), une maladie à phytoplasmes qui s'attaque aux arbres et cause la chute prématurée du fruit. Les cocotiers infectés par la CLYD peuvent mourir en six mois. Les conséquences de la maladie sur les revenus et l'emploi étaient une préoccupation majeure pour le gouvernement du Mozambique.

La présence de la CLYD avait été confirmée dans les régions du centre et du nord du pays. Toutefois, l'apparition de la maladie n'avait pas été signalée au sud du fleuve Zambèze. L'objectif du projet est de déterminer les mesures phytosanitaires nécessaires pour déclarer la région du sud zone exempte de la CLYD, dans le but de débloquer les possibilités d'exportation de la noix de coco.
Résultats 
Identification et analyse de la présence de la CLYD dans la région

Une étude a été menée pour examiner les données existantes sur les vecteurs des agents responsables de la CLYD, pour identifier les zones de production de noix de coco, pour définir le taux de prévalence et pour soutenir l'avancée des enquêtes. L'étendue géographique de la surveillance, à savoir la zone située au sud du Zambèze, a été déterminée au moyen du Système d'information géographique (SIG). Une observation aérienne a été réalisée au cours de laquelle ont été détectés cinq arbres suspectés d'être infectés par la CLYD. Des études sur le terrain ont alors été entamées, au cours desquelles des prélèvements ont été opérés sur 166 sites et 501 arbres.

Les échantillons recueillis lors des études de terrain ont été analysés par le Centre de biotechnologie à l'Université Eduardo Mondlane, au Mozambique, en collaboration avec la FAO Mozambique. L'analyse consistait à réaliser des dosages moléculaires pour détecter la présence des organismes nuisibles dans les échantillons de cocotiers et d'insectes (vecteurs potentiels de la CLYD). Le CIRAD a collaboré avec le Centre de biotechnologie pour apporter un soutien supplémentaire dans l'analyse et la validation des résultats.

Les études ont révélé que l'ampleur de la CLYD n'est pas liée au facteur des nutriments contenus dans le sol. Les études ont mis en évidence une présence faible de la CLYD au sud du Zambèze, sur trois sites peu étendus, à Xai Xai, Vilankulo, et Machanga, dans les provinces de Gaza, d'Inhambane et de Sofala. Il a été confirmé que seulement 1% des arbres ayant fait l'objet de tests étaient infectés par la CLYD. Étant donné la présence limitée de la CLYD, la désignation de la zone en tant que CLYD PFA serait prématurée et des tests complémentaires seront nécessaires afin d'élaborer la déclaration de PFA.

Renforcement des capacités pour la maîtrise et la gestion de la CLYD

La surveillance de la CLYD et la connaissance des vecteurs potentiellement porteurs de maladies sont essentielles pour établir les frontières de la présence d'organismes nuisibles et pour éradiquer la maladie. Les formations ont par conséquent été un élément indispensable de ce projet et ont requis la pleine participation des parties prenantes et des partenaires dans le secteur de la noix de coco. Vingt trois techniciens provenant du Ministère de l'agriculture, de l'Office national de protection phytosanitaire (NPPO), du secteur privé et des partenaires collaborateurs ont été formés à des méthodes de collectes de données efficaces et cohérentes. Une formation a été menée sur la mise en œuvre des Normes internationales pour les mesures phytosanitaires (NIMP) en lien avec l'établissement de zones exemptes d'organismes nuisibles (NIMP n° 4), la surveillance des organismes nuisibles (NIMP n° 6) et la détermination de la situation d'un organisme nuisible dans une zone (NIMP n° 8).

Dix huit techniciens ont également été formés à l'identification des organismes pouvant agir comme des vecteurs potentiels de propagation de la maladie. La formation avait pour but de permettre au Mozambique d'évaluer de manière critique les niveaux de CLYD et de favoriser une meilleure gestion et une meilleure maîtrise de la maladie qui mèneraient, à terme, à la déclaration d'une zone exempte de la maladie. Elle peut aussi accroître le potentiel d'accès aux marchés et améliorer la contribution des noix de coco à la sécurité alimentaire et à la génération de revenus au Mozambique.

L'équipe en charge du projet a élaboré un manuel concernant l'identification et la gestion de la CLYD, les protocoles relatifs aux registres d'organismes nuisibles, la collecte d'échantillons d'arbres pour réaliser des tests moléculaires, l'échantillonnage et l'analyse des sols. Ce manuel a été utilisé au cours des ateliers des parties prenantes et a facilité le travail en cours et la formation du personnel intervenant dans l'industrie de la noix de coco au Mozambique.

Sensibilisation accrue à la CLYD et implications potentielles

La sensibilisation du public était un élément essentiel de ce projet. Des campagnes de sensibilisation, des affiches et des brochures ont été utilisées pour sensibiliser le public sur l'importance de leur coopération et de la conformité avec les mécanismes d'application juridiques et culturels des activités en lien avec la CLYD.

Avant ce projet, la présence de la CLYD n'avait été confirmée que dans les zones du nord du Mozambique. L'observation aérienne, l'analyse des vecteurs et des tests sur les sols ont été réalisés avec le soutien d'experts externes. Les autorités du Mozambique ont été mieux sensibilisées à l'étendue de la maladie et à sa présence limitée dans les zones du sud du Mozambique. Bien qu'il n'ait pas été possible d'établir une CLYD PFA pour l'instant, la connaissance acquise permettrait d'améliorer la planification et l'action, de poursuivre les tests et d'accroître la coopération entre les autorités et les experts.
Recommandations 
Nouvelles recherches sur la maladie et travail à venir sur la gestion des organismes nuisibles

Les résultats du projet ont révélé que la CLYD n'est présente qu'à 1% dans la région du sud, sous la forme de deux souches particulières. Il a été recommandé de réaliser de nouvelles études de surveillance et de diagnostic afin de déterminer la situation de la maladie et de diriger les efforts vers la gestion intégrée de la maladie pour réduire son étendue potentielle.

Les résultats des tests et de la surveillance ont indiqué que plusieurs facteurs peuvent contribuer à l'expression des symptômes de la maladie. Ceux ci incluent l'existence possible de plusieurs souches de l'élément pathogène au Mozambique, la variabilité de la tolérance et de la résistance en fonction des types de cocotiers cultivés ainsi que les capacités vectorielles des insectes vecteurs. Un travail complémentaire a été jugé nécessaire pour valider ces résultats.

Maintien et promotion de partenariats

Tout au long du projet, des partenariats ont été construits pour mobiliser des compétences relatives aux activités de surveillance et de diagnostic de la CLYD, de ses vecteurs et vecteurs potentiels. En s'appuyant sur les résultats du projet, il est essentiel de favoriser ces partenariats et de construire des synergies avec d'autres projets qui soutiendraient une stratégie de gestion à long terme de la maladie.
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Reference Number 
STDF/PG/230
Statut 
Terminé
Valeur du projet (US$) 
404,711
Contribution STDF (US $)  
365,711
Bénéficiaires 
Mozambique
Entités de mise en œuvre 
Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO)
Organismes associés 
Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD), France
Eduardo Mondlane University (EMU), Mozambique
Secrétariat de la Convention Internationale pour la protection des végétaux (CIPV)
Ministry of Agriculture, Mozambique