Ce projet visait à améliorer l'accès aux marchés intérieurs/d'exportation à valeur élevée ajoutée pour les fruits et légumes en provenance de Thaïlande et du Viet Nam. L'accent y a été mis sur le renforcement de la capacité de la Thaïlande et du Viet Nam à se conformer aux prescriptions SPS par l'élaboration d'une plate‑forme d'enseignement et de formation axée sur les compétences pour les chaînes de valeur de certains fruits et légumes frais/transformés, et une offre de formation personnalisée associant l'enseignement face à face traditionnel et l'apprentissage en ligne via Internet.
Les résultats du projet peuvent être consultés ici. En savoir plus ici sur le blog de GFSI.
La Thaïlande et le Viet Nam sont d'importants producteurs de fruits et légumes frais et transformés, qui disposent d'un fort potentiel de développement des exportations à valeur élevée. Les marchés intérieurs de détail et à valeur élevée de ces deux pays connaissent également une croissance rapide, ce qui génère une augmentation de la demande intérieure de produits sûrs et de grande qualité. Malgré des différences en termes de volume des exportations et de développement des marchés, ces deux pays rencontrent des problèmes commerciaux liés à des questions SPS. Les refus d'exportations de fruits et légumes en provenance de Thaïlande vers l'Europe se sont considérablement accrus, passant de 12 en 2004 à 38 en 2009.
En 2006, la Banque mondiale a estimé que les problèmes SPS étaient responsables d'une perte totale (y compris en termes de perte d'accès aux marchés et d'effets négatifs sur la santé agricole et la santé publique) de plus de 1 milliard de dollars EU par an pour l'économie vietnamienne. Les agents pathogènes microbiologiques, l'utilisation non approuvée d'additifs alimentaires, une utilisation excessive d'agents sulfitants, etc. comptent parmi les problèmes courants.
Renforcement de la capacité des producteurs, conditionneurs et transformateurs de fruits et légumes à se conformer aux prescriptions SPS internationales
Grâce à la participation des fournisseurs des secteurs industriel, public et privé, le projet a conduit à l'amélioration des systèmes d'apprentissage, à l'adaptation et à la diffusion des méthodes de gestion et des pratiques en matière SPS, ce qui a permis de renforcer la capacité des petits producteurs, conditionneurs et transformateurs de fruits et légumes à se conformer aux prescriptions SPS. Dans le cadre du projet ont été élaborés et testés les éléments clés d'une plate‑forme d'enseignement harmonisée sur les mesures de sécurité sanitaire des produits alimentaires pour les chaînes de valeur des fruits et légumes, destinée aux niveaux des fournisseurs, des transformateurs et de la production primaire. En partenariat avec des experts locaux, les membres de l'équipe du projet ont adapté les contenus didactiques à caractère général et le matériel pédagogique pour les mettre à disposition dans les langues locales afin de mieux tenir compte des normes et des pratiques culturelles. Une version pilote de tout le matériel ainsi adapté a été testée et améliorée avant le lancement officiel des programmes de formation en Thaïlande et au Viet Nam. Les partenaires du projet ont lancé des sites Web en vue de diffuser aux parties prenantes en Thaïlande ces contenus éducatifs sous forme de ressources en libre accès (http://macbeth.agro.ku.ac.th/) et du Viet Nam (http://fskn.ctu.edu.vn/).
Des copies du matériel de référence (en anglais) pour les modules de fabrication sont disponibles sur les sites web du réseau de connaissances du MSU sur la sécurité alimentaire (http://www.fskntraining.org et http://foodsafetyknowledgenetwork.org).
Amélioration de la capacité institutionnelle (des secteurs public et privé) à appuyer le renforcement des capacités SPS et l'accès aux marchés
Le projet s'est appuyé sur des systèmes d'apprentissage en ligne disponibles via Internet pour fournir une plate‑forme évolutive par laquelle il serait possible de toucher un public de milliers de parties prenantes. Les participants aux programmes de renforcement des capacités ont été mis en lien stratégique avec des possibilités de marché à valeur élevée dans les pays du projet (le Viet Nam et la Thaïlande) ainsi que dans les pays de destination des exportations. Les programmes/modules d'apprentissage et le matériel pédagogique harmonisés et axés sur les compétences ont été adaptés aux conditions locales et institutionnalisés par le biais d'universités de premier plan et d'autres organismes de formation impliqués dans la mise en œuvre du projet. Des formateurs responsables ont été identifiés et formés à utiliser le matériel didactique relatif à l'amélioration de la sécurité sanitaire des produits alimentaires et de la gestion SPS. Des plates‑formes d'apprentissage en ligne via Internet ont également été mises à la disposition des partenaires institutionnels afin de garantir leur utilisation et leur durabilité. À la fin du projet, les partenaires universitaires au Viet Nam et en Thaïlande se sont engagés à mettre en œuvre des programmes de suivi afin d'assurer la durabilité des activités engagées dans le cadre de ce projet.
Renforcement de la coopération entre les différents partenaires et parties prenantes du projet
Les principaux partenaires du projet en Thaïlande (Université Kasetsart) et au Viet Nam (Université Can Tho) ont beaucoup coopéré tout au long du projet, qui a comporté des visites mutuelles du personnel aux institutions homologues, la visite de sites dans chacun des pays en vue d'une comparaison des méthodes de production et de transformation, et le partage de matériel de formation. Cette coopération devrait continuer et se développer après la fin du projet.
La conception du projet et les attentes doivent être réalistes et impliquer à la fois les partenaires du secteur public et ceux du secteur privé
Le projet MACBETH a mis en place un cadre institutionnel clair de collaboration et des partenariats solides, et a ainsi pu poser des fondations pour un renforcement évolutif des capacités en matière de sécurité sanitaire des produits alimentaires et la poursuite des opérations, même après la fin du soutien du STDF. Cependant, il est important d'impliquer fortement les pouvoirs publics régionaux, nationaux et locaux dès le début afin d'assurer l'intégration de tous les efforts déployés. Il est tout aussi important d'impliquer les parties prenantes du secteur privé. Étant donné que de tels liens et relations mettent un certain temps à arriver à maturité, il est recommandé de continuer à renforcer cette collaboration à l'avenir. Enfin, la conception du projet devrait également envisager activement une manière de gérer les retards attribués à des obstacles administratifs, à des catastrophes naturelles inattendues (comme les inondations en Thaïlande), etc., qui pourraient entraver la mise en œuvre effective des activités du projet.
Les partenariats régionaux doivent avoir une vision commune et bénéficier d'un soutien institutionnel à long terme
MACBETH était avant tout un projet axé sur la région et un partenariat avec deux institutions régionales distinctes. Il était important pour les partenaires du projet d'avoir une vision commune et de convenir de modalités et délais de mise en œuvre similaires. Des attentes et indicateurs clairs sont nécessaires pour garantir une communauté de vues. La coopération régionale joue également un rôle crucial dans la création de nouvelles visions régionales. Les partenariats comme ceux définis dans le projet MACBETH doivent innover en dépassant les limites traditionnelles entre institutions et réseaux, et créer un sens des intérêts communs élargi entre des acteurs auparavant très divers. De tels partenariats illustrent les défis inhérents à l'élaboration d'une vision commune. Les différents producteurs et entrepreneurs ruraux confrontés à des difficultés en matière de formation et de commercialisation devraient pouvoir bénéficier d'un support mutuel.
Davantage de facteurs devraient être pris en compte
Même si le projet est parvenu à fournir une plate‑forme pour un système de formation en sécurité sanitaire des produits alimentaires harmonisé et axé sur les compétences, cela n'a pas débouché immédiatement sur un accès aux marchés d'exportation internationaux et régionaux pour les parties prenantes du secteur horticole. La capacité à se conformer aux prescriptions relatives à la sécurité sanitaire des aliments, si elles sont nécessaires pour accéder aux marchés, pourrait ne pas suffire à elle seule à accroître les exportations de produits agricoles. Par exemple, le Viet Nam renforce toujours ses capacités dans un certain nombre de domaines. Actuellement, la sécurité sanitaire des produits alimentaires y est principalement contrôlée par les entreprises elles‑mêmes, qui appartiennent totalement ou en partie à des sociétés étrangères, ce qui n'est pas le cas en Thaïlande ou aux Philippines. De nouvelles entreprises locales voient le jour et il est essentiel qu'elles disposent de connaissances et de compétences en matière de sécurité sanitaire des produits alimentaires suffisantes pour pouvoir se conformer aux prescriptions des marchés internationaux.