Des épices plus sûres: Améliorer la qualité et l'accès aux marchés pour les grains de poivre au Viet Nam, en RDP lao et au Cambodge

Le Viet Nam est l'un des plus gros producteurs de grains de poivre; selon les estimations, il exporte 220 000 tonnes par an vers plus de 100 pays, y compris les marchés à forte valeur de l'Europe et des États Unis, qui sont les premiers importateurs au monde de ce produit.

Vieille de plusieurs siècles, la culture du poivre est essentiellement pratiquée par de petits exploitants agricoles. Cependant, en raison de ressources limitées, ces agriculteurs rencontrent d'importantes difficultés dans la gestion des risques en matière de sécurité alimentaire associés aux cultures, comme la présence de quantités excessives de résidus de pesticides et la contamination par des organismes pathogènes (par exemple la salmonelle). La non application des normes du CODEX pour la sécurité sanitaire des aliments affecte les exportations, qui représentent 95% du marché des grains de poivre du Viet Nam. Les pays qui achètent du poivre exigent qu'il soit sûr et exempt de contaminants dangereux susceptibles de présenter un risque pour la santé de leurs populations ou de contaminer les produits locaux.

Avec le soutien du Fonds pour l'application des normes et le développement du commerce (STDF), le Centre international pour l'agriculture et les sciences biologiques (CABI) met en œuvre le projet Épices sûres en collaboration avec son partenaire technique dans le pays, l'Institut des sciences agricoles et forestières des Hautes terres occidentales (WASI) (qui relève du Ministère de l'agriculture et du développement rural du Viet Nam). L'objectif général du projet est de renforcer la productivité et la compétitivité des grains de poivre au niveau régional en améliorant le respect des normes internationales de sécurité sanitaire des produits alimentaires par les petits agriculteurs au Viet Nam, au Cambodge et en RDP lao, où le poivre fait l'objet d'un commerce informel dans les hautes terres.

"La RDP lao espère vivement que ce projet permettra d'accroître l'accès aux marchés, de réduire les problèmes liés aux parasites et d'élaborer un code de pratiques qui contribuera à améliorer le fonctionnement du secteur du poivre dans le pays."

M. Souvandouane, Ministère de l'agriculture et des forêts de la RDP lao


Normes du CODEX

La norme du CODEX pour la prévention et la réduction de la contamination des épices par les mycotoxines fournit des lignes directrices qui aident à garantir une qualité constante dans la production de grains de poivre. Le CABI et le WASI utilisent ces normes ainsi que les bonnes pratiques agricoles afin d'élaborer un code de pratiques harmonisé  pour les participants aux chaînes de valeur des grains de poivre au Viet Nam, au Cambodge et en RDP lao. À cet effet, des séances de formation et l'élaboration d'outils de connaissances visent à faire en sorte que les agriculteurs disposent des compétences et des renseignements nécessaires pour les mettre en pratique avec succès.


Un système de garantie participatif  a également été créé comme une plate forme où les agriculteurs peuvent acquérir des connaissances et de l'expérience pour améliorer le processus de production. 

Avec le soutien de ces systèmes, les agriculteurs du Viet Nam ont conclu des accords agriculteur‑acheteur avec Simexcohttps://simexcodl.com.vn/en/home/ et Viepep, deux sociétés du secteur privé qui se sont engagées à acheter des grains de poivre produits par les agriculteurs participant au projet "Des épices plus sûres". Au Cambodge, des exploitants agricoles ont négocié un accord analogue avec Sela Pepper; en RDP lao, Etu Green Garden et Saranh Lao soutiennent les agriculteurs qui participent au système de garantie participatif en prenant à leur charge leurs frais de formation.

"J'ai eu le plaisir de travailler avec d'autres agriculteurs dans le groupe du système de garantie participatif et d'acquérir des compétences et des connaissances sur les bonnes pratiques et les moyens d'améliorer ma pratique agricole."

M. The, Président du système de garantie participatif, Viet Nam


Changement climatique 

Comme de nombreux autres pays, le Viet Nam est touché par le changement climatique. Les fluctuations dans les précipitations et les températures sont à l'origine d'une augmentation des parasites, des résidus de pesticides, des pathogènes et de l'érosion des sols. Le WASI réalise des études sur la tolérance à la sécheresse visant à limiter les effets du changement climatique en identifiant des idéotypes plus performants (poivriers résistants à la sécheresse) et en améliorant les techniques de gestion des cultures (par exemple conservation de l'eau, irrigation et paillage).

"Le changement climatique affecte les poivriers et les sols. La saison des pluies dure plus longtemps et l'humidité excessive fragilise le système racinaire." 

M. Luong, agriculteur, Viet Nam


Travaux à venir 

Le projet "Des épices plus sûres" s'achèvera en septembre 2023. Au cours de l'année à venir, le CABI continuera de travailler avec ses partenaires en vue d'améliorer la culture des grains de poivre en Asie du Sud Est et d'accroître les possibilités d'accès aux marchés. Il organisera à cette fin des ateliers régionaux pour aider un plus grand nombre d'agriculteurs à comprendre et à respecter les normes internationales sur la sécurité sanitaire des produits alimentaires ainsi que des séances de formation destinées à renforcer les compétences des responsables de la réglementation de la sécurité sanitaire des produits alimentaires au Cambodge et en RDP lao.

Pour de plus amples renseignements vous pouvez consulter la page du CABI ou du STDF consacrée au projet.

Le code de pratiques harmonisé est convivial, disponible dans les langues locales et prend la forme d'un manuel comprenant différentes sections en fonction du rôle de chaque participant dans la chaîne de valeur: agriculteur, intermédiaire ou transformateur.
Un système de garantie participatif est un système local d'assurance-qualité établi au sein de la communauté agricole qui favorise l'apprentissage entre pairs et le dialogue des exploitants et des acheteurs avec le secteur privé.