Améliorer l'accès aux marchés pour les fruits et légumes en provenance d'Ouganda

L'agriculture est le fondement de l'économie ougandaise; le secteur emploie plus de 80% de la population active.1 Bien que l'agriculture demeure essentielle pour promouvoir la croissance économique du pays – elle représente 42% du produit intérieur brut (PIB) et 80% des recettes d'exportation2  – les exportations de fruits et légumes frais ont diminué entre 2014 et 2016 faute de conformité avec les normes phytosanitaires internationales. Des envois vers l'UE (qui représentent 60% des exportations totales de fruits et légumes frais) ont été rejetés en raison de la présence d'organismes nuisibles.

Avec l'appui du Fonds pour l'application des normes et le développement du commerce (STDF) et de l'Ambassade du Royaume des Pays Bas, le gouvernement ougandais a mis en œuvre en 2019 2022 le projet "Renforcer la capacité du secteur des fruits et légumes de respecter les prescriptions phytosanitaires à l'exportation vers les marchés mondiaux", visant à améliorer le respect des prescriptions SPS dans le secteur des fruits et légumes ainsi que l'accès au marché de l'UE et aux marchés régionaux.   

Renforcement des compétences des parties prenantes sur la chaîne de valeur

Pendant 3 ans, 1 400 agriculteurs ont reçu une formation sur la gestion des menaces liées aux parasites pour les principaux produits de base, y compris poivrons, mangues, piments, melons amers et aubergines. En outre, le Département de l'inspection et de la certification des cultures (DCIC) a conçu un programme axé sur la sensibilisation aux questions SPS et la conformité, qui promeut les bonnes pratiques agricoles (BPA) concernant la lutte antiparasitaire intégrée3, la sécurité sanitaire des produits alimentaires et les prescriptions à l'exportation. Ce programme continue d'être dispensé en collaboration avec Chemiphar Uganda Ltd, en vue de renforcer le respect des prescriptions SPS par les principales parties prenantes de la chaîne de valeur, y compris agriculteurs, producteurs et agents de vulgarisation.

Mise en place de partenariats avec le secteur privé 

Les partenariats public privé jouent un rôle croissant pour le renforcement des capacités SPS nationales. Aliya Hajee, Directrice de Agricado Farms Ltd, s'est félicitée de la formation offerte aux agriculteurs et aux producteurs par l'intermédiaire de l'Organisation ougandaise de la protection des végétaux (ONPV), qui a aidé le secteur privé à respecter les normes phytosanitaires internationales, améliorant ainsi l'accès aux marchés et les revenus. Victor Lubega, cultivateur principal pour la filière mangues chez Afrifruits Uganda Ltd, était lui aussi positif: "L'ONPV nous a montré comment repérer les parasites et isoler les fruits touchés de ceux qui sont prêts pour l'exportation. Nous avons aussi appris comment consigner les pertes dues aux infestations par des parasites et aux dommages après récolte".

Une plate forme SPS multipartite a été créée et réunit 168 personnes représentant des gouvernements, des entreprises et des partenaires de développement, pour discuter des partenariats et des synergies dans le secteur horticole. Le projet du STDF a fait appel à l'Alliance ougandaise pour le commerce des produits agricoles (UAA) afin de lancer et gérer cette plate forme

Numérisation du processus de certification

Auparavant, l'Ouganda utilisait surtout des certificats phytosanitaires sur papier, et le système était donc vulnérable aux erreurs et aux fraudes. Afin d'accélérer les démarches et d'améliorer l'exactitude et la transparence, 25 inspecteurs phytosanitaires ont été équipés de tablettes et d'ordinateurs permettant de traiter des certificats phytosanitaires électroniques ("ePhytos"). Grâce à cela, le nombre de documents inexacts ou incomplets présentés aux fins de la certification a diminué d'environ 66% pendant la durée du projet.

Meilleur accès aux marchés

Le projet a aidé à réduire le nombre d'interceptions affectant les exportations de produits horticoles, lequel a chuté pour les poivrons de plus de 90%, passant de 44 en 2018 à 3 en 2022. Cela a contribué à stimuler le secteur privé, les exportations atteignant le chiffre de 150 en 2022, contre 67 en 2019.

Les résultats positifs obtenus ont abouti à un investissement additionnel de l'UE s'élevant à 8 millions d'euros pour le renforcement des capacités horticoles. Ce financement permettra de prolonger le soutien aux producteurs et agriculteurs après l'achèvement de ce projet pionnier, qui a posé les bases, les grandes orientations et les enseignements à tirer pour la suite.

"Le Ministère de l'agriculture s'engage à apporter un soutien et à tout mettre en œuvre, avec les agriculteurs et les agents de vulgarisation, pour que l'Ouganda puisse continuer à exporter des produits de qualité"

Brenda Kisingiri, Inspectrice principale pour l'agriculture, Ministère de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche.

Ce projet a été cofinancé par le STDF et les Pays Bas et mis en œuvre par le CABI et le Département de l'inspection et de la certification des cultures du Ministère ougandais de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche, en partenariat avec l'Alliance ougandaise pour le commerce des produits agricoles (UAA) et les exportateurs de fruits et légumes frais.

Vous trouverez plus de renseignements sur le site Web du STDF ou la page projet du CABI 

 1 Source: https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/ug.html.
 2 Source: http://ea-agribusiness.co.ug/prospects-of-uganda-agricultural-trends-in-2015/.
 3 Cinq parasites prioritaires ont été inclus dans le programme: faux carpocapse (Thaumatotibia leucotreta), virus Y de la pomme de terre, mouche des fruits (Dacus spp, Bactrocera spp), et deux espèces de chenilles des capsules du cotonnier (Helicoverpa armigera et Spodpotera frugiperda).

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