
Le projet du STDF visait à améliorer le respect des normes internationales en matière de sécurité sanitaire des produits alimentaires et à restaurer la confiance des acheteurs pour le poivre en provenance du Viet Nam, du Cambodge et du Laos, tout en augmentant les rendements financiers, la productivité et l'accès aux marchés pour les petits exploitants grâce à l'adoption d'un Code de pratiques harmonisé et d'un système de garantie participatif.
Le poivre est l'une des épices les plus utilisées dans le monde pour la cuisine, mais il n'est pas toujours simple de garantir le respect des normes internationales de sécurité sanitaire des produits alimentaires tout au long de son parcours, de la production à la table. En raison de ressources et de connaissances limitées, les petits exploitants, qui jouent un rôle essentiel dans la production de poivre en Asie du Sud Est, rencontrent souvent des difficultés pour respecter la réglementation relative à la sécurité sanitaire des produits alimentaires.
Le STDF a soutenu ce projet pour remédier aux difficultés majeures rencontrées dans le domaine SPS dans la chaîne d'approvisionnement du poivre en Asie du Sud Est, où les mauvaises pratiques agricoles et de manipulation généraient des risques pour la sécurité sanitaire des produits alimentaires, y compris des résidus de pesticides en quantités excessives, la contamination par des organismes pathogènes (comme la salmonelle), l'altération ou l'exposition à de mauvaises conditions d'hygiène.
Pour parer à ces risques, le STDF a travaillé avec des partenaires pour améliorer la sécurité sanitaire des produits alimentaires, la qualité et la traçabilité de la production par le biais de la transformation. Le projet a élaboré et mis en œuvre un Code de pratiques fondé sur les normes du Codex, qui visait spécifiquement les problèmes liés à la sécurité sanitaire des produits alimentaires et aux aspects phytosanitaires dans la production de poivre. Un PPP local a également été intégré pour encourager la responsabilité au niveau communautaire, l'apprentissage entre pairs et l'adoption généralisée des bonnes pratiques.
Le projet a généré de bons résultats, en accroissant les capacités SPS, en renforçant la confiance pour le poivre de la région, en débloquant de nouvelles possibilités d'accès aux marchés, en renforçant les économies rurales et en augmentant les revenus des agriculteurs.
Cette réussite a favorisé une application plus large à d'autres chaînes de valeur des épices et de l'horticulture dans la région. Au Cambodge, le CAPSAFE, un projet de l'UE et de la GIZ, a commencé à explorer les possibilités pour transposer le Code de pratiques élaboré par le STDF à une plus grande échelle, renforcer les pratiques agricoles durables et élargir les débouchés commerciaux pour un plus grand nombre de petits exploitants agricoles.
Ce projet du STDF a montré que son approche peut améliorer la productivité agricole et l'accès aux marchés dans les pays de l'ASEAN et offre une solution évolutive pour renforcer l'accès aux marchés et promouvoir un commerce sûr dans la région et au delà.
Parmi les principaux résultats obtenus, on peut citer les suivants:
- 30 tonnes de poivre noir exportées en 2024 vers la Chine par la Sela Pepper Company depuis le Cambodge, ce qui constitue la toute première expédition vers ce pays
- 10% d'augmentation des rendements et 30% de hausse des revenus pour les agriculteurs cambodgiens
- 10 modèles de production de poivre sûrs au Viet Nam, avec 100% des échantillons conformes aux normes européennes
- De bonnes pratiques de gestion des pesticides au Viet Nam ont permis de réduire leur utilisation de 10 à 2 bouteilles par saison, générant une baisse de 30% des coûts
- ETU Green (RDP lao) a conquis de nouveaux marchés pour le poivre et d'autres produits lors du salon Vipo 2024 à Hanoï
Continuer à développer des ressources adaptées au contexte local pour favoriser l'adoption
L'utilisation, dans le cadre du projet, de guides d'interprétation rédigés dans les langues locales, en plus du Code de pratique, s'est révélée très efficace. Les initiatives à venir devraient s'appuyer sur cette approche pour assurer une meilleure compréhension et une adoption plus large par les petits exploitants.
Maintenir des modèles collaboratifs pour renforcer la responsabilité
Le modèle de PPP mondiaux a réuni avec succès les agriculteurs, les acheteurs et les acteurs du secteur. Maintenir et reproduire cette approche inclusive peut favoriser une appropriation commune et des avantages à long terme.
S'appuyer sur des partenariats public privé solides pour accélérer les résultats
Une collaboration efficace entre les gouvernements, les branches de production et les agriculteurs a été essentielle pour la réussite du projet. Les efforts à venir devraient renforcer l'adoption de ces partenariats à plus grande échelle et soutenir les bonnes pratiques agricoles.
Renforcer l'appropriation au niveau local au profit de la durabilité
En dialoguant activement avec les groupes d'agriculteurs et les autorités locales, le projet a créé une base solide pour la continuité. Le maintien d'un leadership au niveau local et d'un soutien institutionnel est essentiel pour des résultats durables.
Préserver l'adaptabilité dans la conception et l'exécution des projets
Le projet s'est bien adapté aux perturbations telles que la COVID 19. Inscrire la flexibilité dans les stratégies de planification et de communication reste essentiel pour faire face aux incertitudes à venir.
Inscrire les questions de genre et la durabilité environnementale dans les interventions futures
Le projet portait sur les priorités transversales, et notamment l'égalité des genres et le respect de l'environnement dans l'agriculture. Le maintien et l'expansion de ces efforts renforceront l'inclusion et la résilience.
Continuer à encourager l'échange de connaissances entre les pays du Sud
La collaboration entre le Viet Nam, le Cambodge et la RDP lao a renforcé la résolution des problèmes au niveau régional. La poursuite de l'apprentissage et de la coopération entre les pairs contribuera à intégrer et développer les meilleures pratiques.
Tirer parti de la réussite du projet pour le transposer à l'échelle régionale
Profitant de l'élan suscité par le projet, des initiatives comme le projet CAPSAFE financé par l'UE et la GIZ au Cambodge transposent le Code de pratique à plus grande échelle. Des investissements similaires peuvent contribuer à développer une agriculture durable et l'accès aux marchés dans la région.