Ce PPG a pour but la réalisation d'une évaluation détaillée de la chaîne de valeur de la viande tchadienne, l'accent étant mis sur les besoins en matière d'investissement et de renforcement des capacités dans le domaine SPS en vue d'améliorer l'accès aux marchés internationaux. Cette évaluation commencera par une brève analyse de la chaîne de valeur, qui comprendra un examen des documents pertinents tels que les rapports d'évaluation des performances des services vétérinaires (PVS) de l'OMSA ainsi que des consultations avec les parties prenantes pertinentes afin d'identifier les principales difficultés, les besoins en termes d'investissement et de renforcement des capacités et d'évaluer les perspectives sur les marchés de la région (CEMAC et CEDEAO) et au‑delà. L'analyse de la chaîne de valeur mettra en particulier l'accent sur l'évaluation des risques environnementaux associés au secteur de la viande et de l'élevage. Après l'analyse de la chaîne de valeur, le DEP appliquera l'approche fondée sur des éléments de preuve du cadre P‑IMA du STDF pour établir des priorités dans les divers besoins d'investissement dans le domaine SPS liés à l'accès aux marchés ainsi que pour éclairer et améliorer les processus de planification et de prise de décisions dans le domaine SPS. Enfin, une proposition de projet sera élaborée sur la base des constatations et recommandations de l'analyse de la chaîne de valeur et du processus du cadre P‑IMA.
Le Tchad possède le troisième plus vaste cheptel d'Afrique. D'après les données du recensement général du bétail réalisé en 2021, le pays possède plus de 137 millions d'animaux de différentes espèces relevant de l'agriculture extensive et plus de 36 millions de volailles relevant de l'élevage traditionnel[1]. Le secteur de l'élevage joue un rôle important dans l'économie du pays car il contribue à plus de 30% de son PIB et emploie 40% de sa population rurale. Le Tchad exporte des animaux vivants vers d'autres pays africains comme le Nigéria et, en 2022, il a commencé à exporter de la viande à ses voisins dans la région de la CEMAC, ce qui offre de meilleurs rendements[2]. Parmi les autres marchés potentiels figurent la RDC, le Nigéria et le Moyen‑Orient. Le Tchad avait pour objectif d'exporter 15 000 tonnes de viande en 2023. Toutefois, il n'a pas été en mesure de tirer pleinement parti du potentiel d'exportation de ses produits carnés pour plusieurs raisons, notamment: i) l'absence de traçabilité des produits, car la viande résulte principalement d'une agriculture extensive; ii) le manque de capacités pour contrôler la santé des animaux en présence de maladies animales endémiques; iii) le manque d'infrastructures adéquates telles que les abattoirs, qui sont rudimentaires et non conformes aux normes internationales; iv) le manque de capacités pour assurer la chaîne du froid en raison de fréquentes coupures d'électricité; v) les faibles capacités des producteurs pour se conformer aux bonnes techniques de production et de transformation fondées sur les normes internationales.
[1] Bureau du recensement général du bétail en 2021.
[2] Congo, république centrafricaine, Cameroun, Gabon, Guinée équatoriale et Angola