Les produits du Togo à l'épreuve des organismes nuisibles: une passerelle vers les marchés mondiaux

En raison de nombreuses interceptions à cause d'organismes de quarantaine phytosanitaire et de réglementations strictes de l'Union européenne, les exportations de fruits et légumes du Togo étaient menacées. Le projet du STDF a adopté une approche globale pour résoudre ces problèmes et donner aux parties prenantes locales les moyens de renforcer le système phytosanitaire, ouvrant ainsi la voie à un commerce exempt d'organismes nuisibles. 

  

Situé au cœur de l'Afrique de l'Ouest, le secteur agricole du Togo est en pleine transformation, grâce à un projet pionnier du STDF visant à renforcer les exportations de fruits et légumes du pays. Axé sur le renforcement du contrôle phytosanitaire, la résolution des problèmes de sécurité sanitaire des produits alimentaires et l'amélioration de l'accès aux marchés, ce projet mené par le Comité de liaison Entrepreneuriat-Agriculture-Développement (COLEAD) a non seulement accru la compétitivité agricole du Togo mais également favorisé la croissance économique et la réduction de la pauvreté dans les zones rurales.

En raison de difficultés telles que les interceptions à cause des organismes de quarantaine comme la mouche blanche et la mouche des fruits et des réglementations strictes de l'Union européenne, les exportations agricoles du Togo étaient en danger. Cette situation menaçait non seulement les moyens de subsistance des agriculteurs togolais, mais aussi la réputation du pays en tant qu'exportateur fiable de fruits et légumes. Tenant compte de l'urgence de la situation et de l'importance cruciale des produits exempts de parasites dans les échanges internationaux, le projet du STDF a adopté une approche globale pour résoudre ces problèmes et responsabiliser les parties prenantes locales

Renforcement de la réglementation et des compétences 

Grâce à des initiatives stratégiques de renforcement des capacités, le projet a permis de consolider les cadres institutionnels et les services d'inspection et de protection des végétaux, afin de les rendre conformes aux normes internationales. Les cadres réglementaires ont été révisés et mis à jour en vue de leur alignement sur les réglementations phytosanitaires régionales et internationales, ce qui a ouvert la voie à des relations commerciales durables.

Parmi les principales réalisations, il convient de mentionner la mise en place de guides sectoriels et de séances de formation, qui permettent aux agriculteurs et exportateurs d'avoir les connaissances et compétences nécessaires pour répondre à des exigences phytosanitaires strictes. Plus de 500 producteurs (dont 70 femmes qui jouent un rôle central dans le secteur de l'horticulture au Togo) disposent désormais des outils nécessaires pour lutter plus efficacement contre les parasites des végétaux, ce qui devrait améliorer la productivité et réduire les pertes économiques, tout en protégeant et en améliorant les ressources naturelles.

Promouvoir une culture de la coopération

L'autonomisation du secteur privé était primordiale pour la réussite du projet. Un soutien a été apporté à des organismes professionnels tels que l'Association des producteurs, transformateurs et exportateurs de légumes et fruits du Togo (APROTELF), qui a vu la capacité de défense des intérêts de ses 25 membres renforcée. Un plan stratégique quadriennal a été élaboré afin de hiérarchiser les besoins des membres de l'association et de favoriser la collaboration et l'action collective.

“Le soutien apporté à l'association nous a permis de nous mettre sur les rails. Nous sommes à présent équipés pour mener à bien notre mission et nous engager auprès de l'Organisation nationale de la protection des végétaux – la Direction de la Protection des Végétaux." 

Gilbert Kpati, Président, APROTELF

Le projet a facilité le dialogue entre les parties prenantes publiques et privées, en établissant des voies de communication transparentes afin de résoudre efficacement les difficultés du secteur. Six ateliers et des interactions régulières ont favorisé une culture de la coopération, et fait en sorte que les voix des agriculteurs et des exportateurs locaux soient entendues et que leurs préoccupations soient prises en compte.

“Grâce à ce projet, j'ai acquis des compétences très pratiques. Dans le cadre de la formation, nous avons également créé un réseau entre les participants. Grâce à ce réseau, j'ai pu trouver un emploi en tant que superviseure à la plate-forme industrielle d'Adétikopé.

Miranda Bessi, participante au projet


Attachement à la qualité et au respect des normes

Le Togo a connu une augmentation significative de ses exportations agricoles, portée par un respect croissant des exigences sanitaires et phytosanitaires. Entre 2017 et 2022, les volumes d'exportation de produits agricoles ont augmenté de 30%.1 Sur la même période, le nombre d'interceptions par l'UE a diminué de 60%.2 C'était là une preuve de la confiance retrouvée dans les exportateurs togolais et un témoignage de leur engagement en faveur de la qualité et de la conformité. 

Le projet a un impact qui va bien au-delà de ces réalisations: il a transformé les moyens de subsistance des populations à travers le pays. Les agriculteurs exportant des produits horticoles ont vu leurs revenus augmenter grâce à la production de cultures exemptes de parasites destinées aux marchés internationaux. Armés de nouvelles connaissances et de nouvelles ressources, ces agriculteurs ont mis en œuvre des techniques innovantes pour protéger leurs cultures, et ont ainsi fait en sorte que leurs produits soient exempts de parasites et soient prêts à être commercialisés.

Le projet visait initialement les produits horticoles et a étendu son soutien à d'autres chaînes de valeur, comme les ananas. 

"Notre entreprise exporte des ananas. Pour développer l'activité, j'étais chargé de trouver des petits paysans et producteurs capables de se conformer aux normes internationales et aux prescriptions à l'exportation. Grâce à la formation, j'ai supervisé l'élaboration du manuel sur la méthode HACCP3 et d'autres procédures du début à la fin". 

Desiadenyo Blavo-Tsri, Responsable de la qualité, AGROKOM


Cultiver un avenir prospère  

Grâce à un meilleur accès aux marchés et à la diversification des exportations, le secteur des fruits et légumes du Togo stimule la croissance économique et la réduction de la pauvreté, en particulier pour les femmes des zones rurales, où les possibilités de générer des revenus sont limitées. 

Alors que le projet arrive à son terme, son héritage se perpétue dans les champs et sur les marchés du Togo, où l'engagement en faveur de la qualité et de la collaboration se poursuit. À l'aide de contrôles phytosanitaires renforcés et de parties prenantes responsabilisées, le pays est prêt à tirer parti de ce succès et à cultiver un avenir de prospérité pour les générations à venir.

FAITS NOTABLES

  • Augmentation de 30% du volume des exportations de produits agricoles entre 2017 et 2022 
  • Recul des interceptions dans le secteur horticole dues à des problèmes phytosanitaires
  • 500 agriculteurs et exportateurs (70 femmes) ont bénéficié de la formation

ENSEIGNEMENTS TIRÉS

L'apprentissage pratique renforce le sentiment d'être partie prenante: l'association d'une expérience pratique, comme un stage, et d'une formation théorique a permis aux participants de se sentir plus investis dans la réussite du projet. 

Le dialogue public-privé est essentiel: des réunions et des ateliers réguliers réunissant les parties prenantes publiques et privées ont joué un rôle déterminant. Ce dialogue ouvert a permis une coopération plus efficace.

Les réseaux renforcent la collaboration: la création de réseaux entre les agriculteurs et les agents de vulgarisation au cours des séances de formation a permis d'établir des liens précieux. Ces réseaux ont non seulement favorisé une communication continue, mais ont également servi de plates-formes pour partager les possibilités d'emploi, renforçant ainsi la collaboration au-delà des séances de formation.

La formation flexible et en ligne accroît la participation: l'offre de formation en ligne et de programmes flexibles a facilité la participation des bénéficiaires. La formation en ligne pour les responsables techniques a reçu des commentaires positifs pour son accessibilité.

Outils de suivi et d'évaluation: la mise à disposition d'outils, tels que des carnets de bord, a permis aux participants de suivre leurs progrès dans la mise en œuvre des bonnes pratiques. Ces outils permettaient de suivre et d'évaluer l'application des pratiques d'hygiène et de traçabilité et d'assurer une amélioration continue.

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Pour en savoir plus au sujet du projet visiter la page web du STDF.

Visionnez l'enregistrement du webinaire "Un commerce sûr: levier de développement en Afrique francophone"

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1 https://www.colead.link/analytics/
2 https://food.ec.europa.eu/plants/plant-health-and-biosecurity/europhyt/interceptions_en
3
HACCP: analyse des risques et maîtrise des points critiques.

Photos credit: copyrightSTDF/COLEAD